Wall Street, rassurée sur la consommation, a fait grimper le Dow Jones au détriment du Nasdaq
La Bourse de New York a retrouvé confiance dans le consommateur mardi, portée par des résultats meilleurs qu'attendus dans la grande distribution, qui ont fait grimper le Dow Jones au détriment de la technologie.
Selon des résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones a gagné 0,71% à 34.152,01 points et l'indice élargi S&P 500 +0,19% à 4.305,20 points tandis que le Nasdaq à forte coloration technologique a cédé 0,19% à 13.102,55 points.
Au cours d'une séance d'août aux échanges peu fournis, les investisseurs ont été agréablement surpris par les annonces des géants de la distribution Walmart et Home Depot, poids lourds du Dow Jones, et misé de nouveau sur les actions liées à la consommation.
Le numéro un américain des supermarchés Walmart a finalement réajusté à la hausse ses prévisions de bénéfices annuels, trois semaines après avoir émis un avertissement sur résultats qui avait ébranlé les marchés financiers. Le titre a bondi de 5,10% à 139,36 dollars.
Le groupe a indiqué qu'il s'attendait à ce que son profit opérationnel annuel recule de 9% à 11%, moins que les 11% à 13% prévus jusqu'à présent, un redressement attribué à d'importantes ristournes, qui ont favorisé l'écoulement d'un surplus de stocks ainsi qu'à des hausses de prix sur d'autres produits.
D'autres titres de la distribution ont pris de l'élan comme les magasins Target (+4,55%) et la chaîne de semi-gros Costco (+1,33%). Amazon, major de la distribution en ligne, a aussi gagné 1,12% à 144,78 dollars.
Home Depot a été recherché également (+4,05% à 327,35 dollars) alors que la chaîne de bricolage a fait part de résultats trimestriels conformes aux attentes et s'est dit rassurée par la solidité de la demande pour les articles pour la maison.
"On ne peut pas dire que les résultats de Walmart étaient extraordinaires mais c'était mieux qu'attendu et Wall Street était trop pessimiste", a estimé Gregori Volokhine, gérant de portefeuille pour Meeschaert Financial Services.
"Tout le monde était sur l'énergie et plus personne sur la distribution. On a enterré le consommateur une cinquantaine de fois mais, pour 49 fois, on n'aurait pas dû", a-t-il souligné.
"Tant qu'il y a du plein emploi, que l'inflation -même si elle reste galopante- pourrait commencer à ralentir ou être compensée par les hausses de salaires, le consommateur reste au rendez-vous, surtout pour Walmart", un distributeur populaire, a encore indiqué l'analyste à l'AFP.
Les secteurs de la consommation (+1,21%) et des dépenses discrétionnaires (+1,09%) ont mené le marché.
- Question d'allocation -
Par effet de balancier, le Nasdaq, à dominante technologique, qui a mené le rebond des actions depuis un mois, a cédé un peu de terrain.
"A un moment donné, ceux qui s'étaient bien placés sur le Nasdaq et se sont retrouvés sous-exposés dans des secteurs peut-être moins excitants pour la croissance comme la distribution ou la consommation, ont rectifié leurs positions", a expliqué M. Volokhine.
"On a assisté à un peu de prises de profits" sur la technologie "permettant d'investir dans les secteurs qui rebondissaient aujourd'hui".
Meta (-0,79%), Netflix (-1,37%), Tesla (-0,89%) ont conclu dans le rouge.
Parmi les données macro-économiques, le marché immobilier a de nouveau fait grise mine (-0,42% en queue de tableau à Wall Street). Les mises en chantier de logements ont plongé plus que prévu de 9,6% en rythme annuel en juillet. Les permis de construire, qui présagent des future constructions, ont accusé un repli un peu moins alarmant de 1,6%.
Mercredi, les marchés vont guetter le compte-rendu de la dernière réunion monétaire de la Fed, dans les "minutes" qui seront publiées mercredi, pour mieux évaluer l'attitude future de la banque centrale américaine (Fed) sur les taux.
Sur le marché obligataire, les rendements sur les bons du Trésor se tendaient très légèrement, moins qu'en début de séance, à 2,81% contre 2,78% la veille.
Alors qu'aux Etats-Unis, l'achat d'appareils auditifs est devenu possible sans ordonnance mardi, les investisseurs se sont rués sur le titre des fabricants concernés, comme Eargo (+77,19% à 2,02 dollars).
(K.Lüdke--BBZ)