Wall Street termine en baisse, plombée par la technologie, avant l'inflation américaine
La Bourse de New York a terminé en baisse mardi, plombée par le secteur des semi-conducteurs et la technologie, les investisseurs prenant position avant l'inflation américaine mercredi.
Selon des résultats définitifs, l'indice Dow Jones a cédé 0,18% à 32.774,41 points et le S&P 500 0,42% à 4.122,47 points, tandis que le Nasdaq a chuté de 1,19% à 12.493,93 points.
Malgré la signature par le président Joe Biden d'une loi de soutien de plus de 50 milliards de dollars aux investissements dans le secteur des semi-conducteurs, celui-ci a noirci la séance après plusieurs avertissements pessimistes sur la demande immédiate de composants électroniques.
Micron Technology (-3,74%) a prévenu que ses revenus trimestriels pourraient s'inscrire en dessous de ses prévisions. Le groupe prévoit une baisse de la demande de mémoires de la part de ses clients du fait des incertitudes économiques tandis que les difficultés d'approvisionnement bouleversent la gestion des stocks des entreprises.
La veille, Nvidia (-3,97%), un autre fabricant de semi-conducteurs spécialisé dans les cartes graphiques, avait aussi averti que son deuxième trimestre allait subir un "ralentissement significatif du côté des jeux vidéo".
Ces deux annonces ont entraîné vers le bas tout le secteur, d'AMD (-4,53%) à Qualcomm (-3,59%) en passant Intel (-2,43%) et même Amazon (-1,13%), un grand nom du cloud, l'informatique dématérialisée, et grand consommateur de micro-processeurs.
"La loi sur les +chips+ (puces) dont on savait qu'elle allait être signée par le président était déjà intégrée par le marché", a expliqué Tom Cahill, de Ventura Wealth Management, à l'AFP. "Ce sont les avertissements de Micron et de Nvidia qui ont compté".
"Il semble que le secteur de la technologie ainsi que le reste de l'économie ralentissent", a indiqué l'analyste, en rappelant que pendant la pandémie, la demande pour les équipements technologiques avait largement augmenté avec le télétravail, un élan qui s'épuisait désormais.
Un autre acteur majeur des jeux vidéo, l'éditeur américain Take-Two Interactive ("Grand Theft Auto"), qui au début de l'année a racheté au prix fort le développeur de jeux pour mobiles Zynga, a nettement flanché (-3,78%) après avoir annoncé des résultats bien en dessous des prévisions pour son premier trimestre.
Selon le cabinet d'analyses Games Market Dynamics, les dépenses des consommateurs en terme de jeux vidéo ont chuté de 12% au deuxième trimestre 2022, par rapport à il y a un an.
- Anxiété avant l'inflation -
L'anxiété des investisseurs avant la publication des chiffres de l'inflation mercredi pour l'indice CPI des prix à la consommation, jeudi pour les prix à la production et vendredi pour l'indice de confiance des consommateurs a aussi freiné le dynamisme de ces dernières semaines.
Depuis les plus bas de juin, "le Nasdaq a en effet rebondi de près de 20% et le S&P 500 de quelque 15%", rappelait Tom Cahill. "Je pense que c'était l'occasion aujourd'hui de se positionner et de prendre des bénéfices avant les données sur l'inflation", a-t-il ajouté.
Même son de cloche chez les analystes de Wells Fargo qui observaient "de la prudence parmi les investisseurs en attendant l'indice des prix qui pourrait bien déterminer la voie monétaire de la Réserve fédérale (Fed)".
Le titre du développeur d'un vaccin contre le Covid-19, Novavax, coté sur le Nasdaq, s'est effondré de 29,64% à 40,28 dollars. Le groupe a annoncé, lundi après la clôture, des perspectives de chiffre d'affaires fortement réduites pour 2022 en raison d'une demande décevante pour son vaccin.
Novavax a accusé une perte de 510 millions de dollars au deuxième trimestre, contre un déficit de 352 millions de dollars un an avant.
Alors que les investisseurs s'interrogent sur la santé du consommateur face aux hausses de prix, plusieurs vendeurs en ligne ont bu la tasse, de Carvana (voitures), qui a perdu 10,83%, à Wayfair (Ameublement), qui a fondu de 17,04%.
Sur le marché obligataire, les taux à deux ans restaient bien au-dessus de ceux à dix ans, qui se maintenaient à 2,77%.
(T.Burkhard--BBZ)