Wall Street penche vers le rouge au début d'une séance hésitante
La Bourse de New York démarrait hésitante, légèrement dans le rouge jeudi, après une solide séance la veille, en attendant les chiffres de l'emploi américain vendredi.
Le Dow Jones cédait 0,22%, le Nasdaq grappillait 0,09%, le S&P 500 était en retrait de 0,19%.
Mercredi, grâce à des indicateurs et résultats de sociétés meilleurs qu'attendus, l'indice Dow Jones avait gagné 1,29% à 32.812,50 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, avait bondi de 2,59% à 12.668,16 points et le S&P 500 de 1,56% à 4.155,17 points.
"Les échanges sont sur la réserve", commentait Patrick O'Hare alors que planait l'ombre "du spectre du rapport sur l'emploi pour juillet qui sera publié vendredi".
"Si le marché veut rester plus longtemps sur sa lancée" de mercredi "il voudra voir moins d'embauches et une modération de la croissance des rémunérations car cette combinaison soutiendrait alors le scénario d'une Fed pivotant vers moins de relèvements de taux en 2023", expliquait l'analyste.
Les investisseurs guetteront les propos d'une membre de la Fed, Loretta Mester, de l'antenne de Cleveland à la mi-journée, après de multiples déclarations de banquiers centraux ces derniers jours expliquant que la Réserve fédérale était "loin" d'en avoir terminé avec ses tours de vis monétaires pour maîtriser l'inflation.
De son côté la Banque d'Angleterre a annoncé une hausse des taux d'un demi-point de pourcentage, mesure drastique pour contrer la hausse des prix qui s'accélère. Ce relèvement strict n'échappait pas aux investisseurs, selon les analystes de Schwab.
"C'est la plus forte hausse des taux depuis 27 ans et la BoE a averti d'une récession prolongée possible", indiquaient-ils.
- Signes de demande ralentie -
Parmi les indicateurs, le département américain du Commerce a annoncé une nouvelle réduction plus forte que prévu du déficit commercial en juin. Les importations ont reculé de 0,3% en raison de la demande moins forte de la part des consommateurs américains et des entreprises.
"Dans l'ensemble, les perspectives de croissance mondiale s'assombrissent: la force du dollar et l'affaiblissement de la demande intérieure auront des implications sur les flux commerciaux à l'avenir", a prévenu Rubeela Farooqi, économiste pour HFE.
Les demandes hebdomadaires d'allocations chômage ont un peu augmenté à 260.000 (+6.000) la semaine dernière, peut-être un signe avant-coureur que le marché de l'emploi américain se rétracte lentement, notait Nancy Vanden Houten d'Oxford Economics.
Pour les chiffres officiels de l'emploi en juillet, les analystes attendent vendredi l'annonce de 250.000 créations d'emplois contre 372.000 en juin et d'un taux de chômage stable à 3,6%.
Sur le marché des matières premières, le pétrole reculait de nouveau, après un fort repli la veille, alors que la demande américaine d'essence a diminué.
A la cote, l l'entreprise pharmaceutique américaine Eli Lilly lâchait 2,25% à 306 dollars après avoir accusé un repli de 4% de son chiffre d'affaires trimestriel, handicapé par l'évolution des taux de change.
Le site de réservations de voyages Booking perdait aussi plus de 2% malgré un bon deuxième trimestre mais des perspectives plus faibles ensuite, signalant que les réservations de chambres pour juillet avaient nettement décéléré.
Le titre de la plateforme de cryptomonnaies Coinbase, en mauvaise posture depuis le mois de mai avec la baisse des cryptoactifs, bondissait de 22% à 98 dollars grâce à l'annonce d'un partenariat avec le fonds d'investissements BlackRock.
Celui-ci a choisi Coinbase pour offrir une plateforme d'accès aux cryptomonnaies pour ses clients institutionnels.
Sur le marché obligataire, les taux à 10 ans se repliaient à 2,67% contre 2,70% la veille.
(Y.Yildiz--BBZ)