Eaux contestées entre Israël et le Liban: le médiateur américain "optimiste"
Le médiateur américain Amos Hochstein a déclaré lundi rester "optimiste" quant à la possibilité de parvenir à un accord entre le Liban et Israël pour délimiter leur frontière maritime et lever les obstacles à la prospection d'hydrocarbures.
Le Liban et Israël, deux pays voisins officiellement toujours en état de guerre, ont lancé en octobre 2020 des négociations inédites par l'intermédiaire de Washington pour régler ce différend frontalier.
"Je reste optimiste quant au fait que nous pouvons faire des progrès constants comme nous l'avons fait au cours des dernières semaines et j'ai hâte de revenir dans la région et de pouvoir prendre les dernières dispositions", a-t-il déclaré aux journalistes après avoir rencontré les principaux dirigeants libanais.
M. Hochstein, arrivé dimanche au Liban pour sa deuxième visite en moins de deux mois, transmet une proposition israélienne, en réponse à une offre faite par le Liban en juin dernier, rapportent les médias israéliens et libanais.
- "Enormes progrès" -
"L'écart relatif aux divergences s'est rétréci", a estimé le vice-président du Parlement Elias Bou Saab, chargé par le président libanais Michel Aoun de suivre le dossier, ajoutant que M. Hochstein ne devrait pas tarder à revenir à Beyrouth.
De son côté, le ministre sortant des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib a expliqué que "les négociations touchent presque à leur fin". "Des progrès ont été constatés", a ajouté M. Bou Habib, estimant que ces progrès pourraient être qualifiées d'"énormes".
Les pourparlers sur ce dossier ont été suspendus en mai 2021 à la suite de différends concernant la surface de la zone contestée en Méditerranée.
Initialement, les négociations ont porté sur une zone de 860 km2, conformément aux revendications libanaises enregistrées auprès de l'ONU en 2011.
Mais le Liban a ensuite dit vouloir réclamer un droit supplémentaire sur 1.430 km2, qui comprend une partie du champ de Karish.
Pour Israël, ce champ se trouve dans sa zone économique exclusive (ZEE) reconnue par l'ONU.
Les tensions entre les deux pays avaient ressurgi début juin avec l'arrivée à proximité de Karish d'un navire affrété pour le compte d'Israël par la société d'exploration britannique Energean. Le Liban avait alors fait appel au médiateur américain en présentant une nouvelle offre de démarcation de la frontière qui ne mentionne pas Karish.
Dimanche, jour de l'arrivée du médiateur américain, le Hezbollah, puissant mouvement politique et armé au Liban dirigé par Hassan Nasrallah, a publié sur son site internet une courte vidéo montrant, selon lui, des images prises par un drone à deux dates différentes de plusieurs navires affrétés par Israël, dont celui d'Energean.
Le dirigeant chiite a souligné qu'il fera en sorte "de renforcer" le pouvoir de négociation du Liban et que son parti déterminera ses prochaines actions, en fonction du résultat de la visite de l'envoyé américain.
"Nous ne faisons pas attention aux menaces de Nasrallah elles ne sont pas un facteur dans les négociations", a souligné Ram Ben Barak à la tête de la commission israélienne des Affaires étrangères et de la défense, dans un entretien sur la radio publique Kan lundi.
(L.Kaufmann--BBZ)