Wall Street démarre en baisse inquiète du poids de l'inflation sur la consommation
La Bourse de New York ouvrait en baisse mardi, les investisseurs s'inquiétant de l'impact de l'inflation sur la consommation après les avertissements de Walmart, le plus grand distributeur du pays.
L'indice Dow Jones cédait 0,38%, le Nasdaq chutait de 1,05%, et le S&P 500 perdait 0,63% vers 14H00 GMT.
La chaîne américaine de supermarchés Walmart a considérablement révisé à la baisse lundi soir ses prévisions de profits trimestriels et annuels, les clients contraints de dépenser plus sur l'alimentation, délaissant les articles aux marges plus élevées.
Lundi, dans une attitude attentiste, Wall Street avait conclu sans direction: l'indice Dow Jones avait grappillé 0,28% à 31.990,04 points, le S&P 500 avait pris 0,13% à 3.966,84 points tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, avait lâché 0,43% à 11.782,67 points.
"La plus grosse nouvelle est intervenue après la clôture lorsque Walmart a prévenu que l'inflation dévorait le pouvoir d'achat des consommateurs et que la compagnie allait gagner moins d'argent que prévu cette année", a résumé Art Hogan de B. Riley Wealth Management.
Le titre de Walmart fondait de 8,41% à 120,92 dollars, non loin de son plus bas depuis la pandémie de Covid-19.
La forte hausse des prix alimentaires et des carburants entraîne une réorientation du budget des consommateurs ce qui force les distributeurs à faire des promotions, à stocker davantage d'invendus et à reporter des commandes.
- Inquiétudes en chaîne -
Cette dynamique "suscite des inquiétudes quant à un effet d'entraînement chez d'autres détaillants, ainsi que chez les fournisseurs de Walmart, qui pèse sur le sentiment du marché et les attentes en matière de bénéfices", écrivait Patrick O'Hare de Briefing.com.
Les actions des supermarchés Target (-3,92%), de la chaîne à petits prix Dollar Tree (-3,40%) et de Costo (-226%), les magasins de semi-gros plongeaient dans le rouge. Même Amazon, le numéro un de la distribution en ligne, fondait de 2,73%, plombant le Nasdaq.
Signe d'une perte de moral des consommateurs, l'indice de confiance du Conference Board publié mardi pour juillet a reculé plus que prévu pour le troisième mois d'affilée à 95,7 points.
Toujours au rang des résultats trimestriels, General Motors (-3,22%) a vu son bénéfice net fondre au deuxième trimestre en raison des problèmes de chaîne d'approvisionnement qui ont perturbé sa production automobile, notamment le manque de semi-conducteurs. Son chiffre d'affaires sur la période a toutefois augmenté, notamment grâce à des hausses de prix.
Coca-Cola gardait la tête hors de l'eau (+2,17%) grâce à des résultats meilleurs que prévus au deuxième trimestre, portés par la demande croissante pour ses boissons gazeuses, ses jus et ses cafés frais malgré les augmentations de prix.
A la clôture, les investisseurs allaient guetter la publication des comptes trimestriels de Google (Alphabet, -1,02%) dans un contexte de réduction des investissements publicitaires dans le numérique qui pourrait affecter le géant du web. Microsoft (-1,20%) était aussi attendu.
Mardi s'ouvrait également une réunion monétaire de la Réserve fédérale (Fed) qui devrait décider mercredi d'une nouvelle hausse des taux d'intérêt au jour le jour de 75 points de base, selon les prévisions des opérateurs.
Ce tour de vis était déjà pris en compte par le marché mais un quart des investisseurs croyaient encore qu'une hausse d'un point de pourcentage était possible, selon les calculs de CME Group qui se basent sur les contrats à terme.
Sur le marché obligataire, les taux sur les bons du Trésor à dix ans chutaient à 2,72% contre 3,01% la veille, un plus bas depuis trois mois, alors que les avertissements du secteur du commerce de détail faisaient resurgir les craintes d'une récession.
La première estimation des chiffres du Produit intérieur brut (PIB) pour le deuxième trimestre seront révélés jeudi, après déjà un premier trimestre de croissance négative. Deux trimestres de suite dans le rouge signalerait une récession.
Le Fonds monétaire international quant à lui a publié une révision de ses projections de croissance. Le FMI estime que l'expansion des Etats-Unis cette année ne sera plus que de 2,3% (-1,4 point), tombant à +1% (-1,3 point).
La probabilité que les Etats-Unis échappent à la récession est faible, a affirmé le chef économiste du FMI.
(L.Kaufmann--BBZ)