La ligne TGV Paris-Lyon, la plus fréquentée d'Europe, fermée pendant quatre jours en novembre
La ligne TGV Paris-Lyon, la plus fréquentée d'Europe, va être fermée pendant quatre jours en novembre pour travaux afin de mettre en service un nouveau système de signalisation, avec à la clef de nombreuses perturbations pour les usagers.
Voyager du samedi 9 au mardi 12 novembre inclus ne sera pas aisé pour les clients de la SNCF cherchant à rejoindre le Sud-Est de la France. Seulement 30% de l'offre TGV habituelle circulera, en empruntant la ligne classique pendant les quatre jours que dureront les travaux.
Le recours à cette ligne rallongera considérablement les temps de parcours, rappelant à certains le train d'avant les années 1980 et l'avènement de la grande vitesse.
Pour rallier Lyon depuis Paris, il faudra compter 4h30 au lieu de 2 heures et pour Marseille, le voyage s'effectuera en 7h20 au lieu de 3 heures.
Le ralentissement de la circulation et une offre moins importante de trains concernera "toutes les dessertes depuis Paris jusqu’en Occitanie (Montpellier), Provence Alpes-Côte d’Azur (Marseille, Toulon…) Auvergne-Rhône-Alpes (Grenoble…), Bourgogne-Franche-Comté (Dijon…) et Grand Est (Strasbourg, Metz…)", a indiqué SNCF Voyageurs dans un communiqué.
Les dessertes entre le Sud-Est et les autres régions hors Ile-de-France ne seront pas assurées comme par exemple Lyon-Nantes ou encore Lille-Marseille. Les trains au départ de Paris n'iront eux pas plus loin que Marseille et Toulon en région PACA et Montpellier en Occitanie.
Enfin, certaines lignes internationales seront elles aussi interrompues. Ce sera le cas de Bruxelles-Marseille ou Paris-Barcelone. L'offre TGV sera diminuée sur Paris-Genève, Luxembourg-Marseille ou encore Mannheim-Marseille.
Les travaux visent à équiper la ligne avec le système de signalisation ERTMS, un standard européen, qui doit permettre d'améliorer la régularité et la fiabilité des trains mais aussi augmenter la capacité de la ligne de 25% d'ici 2030 en permettant le passage de 16 trains par heure et par sens au lieu de 13 actuellement.
- 820 millions d'euros -
L'ERTMS est un système de signalisation paneuropéen, qui a vocation à se substituer progressivement aux dispositifs nationaux. Il doit entre autre faciliter "l'interopérabilité des différents réseaux européens", d'après SNCF Réseau.
"Une opération de cette ampleur est une première mondiale sur une ligne à grande vitesse en exploitation", a indiqué l'entreprise dans son communiqué. Les travaux pour l'installation de ce nouveau système ont débuté il y a cinq ans, sans interruption de circulation jusqu'ici.
La ligne TGV Paris-Lyon, mise en service en 1981 et longue de 460 km, voit passer un tiers du trafic ferroviaire à grande vitesse en France.
"Les entreprises ferroviaires qui empruntent actuellement la ligne pourront continuer d’y circuler sans modification technique sur leur matériel roulant", a précisé le gestionnaire d'infrastructure. Et les compagnies pourront ainsi disposer créneaux de passage supplémentaires sur une ligne déjà exploitée au maximum de ses capacités, "sans nouvelle infrastructure".
Le projet comprend plusieurs volets: la modernisation des postes d'aiguillage, un centre de commandes unique dans une "tour de contrôle" de la ligne ou encore l'augmentation de la puissance électrique.
Lors du lancement des opérations, la fin des travaux avaient été annoncée pour 2025, pour un montant de 608 millions d'euros. Finalement, le coût total du projet atteint 820 millions d'euros, financés à la fois par SNCF Réseau (700 millions) et par la Commission européenne (120 millions) et arrivera à son terme en 2030.
La fermeture de ligne pour quatre jours, qui mobilisera "1.000 personnes durant 101 heures en continu", selon SNCF Réseau, a pour but "la mise en service du nouveau centre de supervision".
(C.Young--TAG)