La Bourse de Paris recule face à la montée des taux obligataires
La Bourse de Paris a reculé de 0,94% lundi, les investisseurs restant sur leurs gardes face à la remontée des taux sur le marché obligataire.
Pour sa première séance d'octobre, l'indice CAC 40 a lâché 66,90 points à 7.068,16. Vendredi, il avait conclu la séance en petite hausse de 0,26%, mais affichait une perte mensuelle de 2,48% sur septembre.
La séance avait commencé sur une note positive, portée "par l'accord temporaire évitant le +shutdown+ aux Etats-Unis" et l'activité manufacturière en Chine", commente David Kruk, responsable du trading de La Financière de l'Echiquier.
Les Etats-Unis ont évité in extremis la paralysie de leur administration fédérale avec l'adoption par le Sénat, à trois heures seulement du "shutdown", d'une mesure d'urgence permettant de continuer temporairement son financement.
Et en Chine, l'activité manufacturière a poursuivi son expansion en septembre pour le deuxième mois consécutif, selon un indice indépendant publié dimanche, un nouveau signe encourageant pour l'économie du géant asiatique.
Une reprise toutefois entravée par la relativement faible confiance des consommateurs et des entreprises, une crise persistante dans l'immobilier, le chômage élevé des jeunes et le ralentissement économique mondial qui pèse sur la demande de biens chinois.
Or "la croissance en Europe est très corrélée à la croissance en Chine, et si on veut que les indices boursiers européens remontent, il faudra un redémarrage" de la Chine, poursuit M. Kruk.
Enfin, les investisseurs étant toujours "obnubilés par les taux d'intérêt américains", la vive remontée du rendement des emprunts d'État américains à 10 ans a achevé d'inscrire la place parisienne dans le rouge, ajoute l'économiste.
Le taux américain à 10 ans a atteint jusqu'à 4,701% lundi, au plus haut depuis août 2007. Vendredi, il avait clôturé à 4,572%.
Le taux d'intérêt de l'emprunt de l'État allemand à dix ans a atteint les 2,92%, au plus haut depuis juillet 2011 et son équivalent français évoluait autour de 3,48%, à son plus haut niveau depuis novembre 2011.
Edenred plonge
Pour simplifier les démarches des restaurateurs qui s'en détournent de plus en plus, le gouvernement souhaite que les titres-restaurant soient totalement dématérialisés d'ici à 2026 et envisage de plafonner les commissions perçues par les sociétés émettrices.
Ces annonces ministérielles ont pesé sur le titre Edenred (maison mère de Ticket Restaurant) qui a plongé de 10,96% à 52,78 euros. Sodexo a pour sa part abandonné 3,14% à 94,34 euros.
Première vague de cessions pour Casino
Les groupes de distribution Casino et Mousquetaires/Intermarché ont "réalisé la cession" d'une première vague de 61 magasins fin septembre, comme prévu dans l'accord conclu en mai qui permet au premier de réduire son endettement et au second de gonfler ses parts de marché.
Casino a lâché 7,54% à 1,31 euros.
(P.Werner--BBZ)