Dick Annegarn et ses "chansons agricoles" en concerts fleuris à Paris
Dick Annegarn, qui a vanté les charmes de la campagne dans plusieurs titres, s'implante sur la scène parisienne de L'Européen les 8 et 15 janvier, pour deux récitals baptisés "Chansons agricoles".
"Ce sont des concerts qui se veulent assez légers dans une atmosphère lourde", annonce à l'AFP Dick Annegarn. Pour garnir la scène, il propose aux spectateurs d'apporter "des fleurs, une plante verte, un bonzaï". Ces verdures pourront regagner leur domicile à la fin du concert.
Dès son premier disque, en 1974, ce grand échalas annonce la couleur avec son morceau phare, "Sacré Géranium", dans lequel il décrit la vie d'un jardin où "les poules et les coqs se content fleurette". "Sacré géranium, tu sens bon la terre", chante alors ce francophone d'origine néerlandaise, éclos au printemps 1952 à La Haye.
"Il y a un rapport à la terre que j'ai amorcé déjà jeune, je voulais devenir ingénieur agronome, ou fermier, ou n'importe quoi, mais pas chanteur", raconte-t-il à l'AFP.
Après trois mois d'études d'agronomie qui l'ennuient, c'est ce qu'il deviendra pourtant.
Dès ses premières années, ce chanteur par accident, à la voix de baryton et à la poésie dadaïste, impose sa personnalité. "Bébé Eléphant", "Ubu", "Sacré Géranium", "Bruxelles", touchent le grand public.
Il tourne pourtant le dos à l'industrie du spectacle, sans jamais vraiment disparaître du paysage musical.
Après avoir bourlingué - Bruxelles, Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) où il a vécu dans une péniche sans chauffage, Lille et d'autres escapades -, Dick Annegarn a pris racine il y a 25 ans en Comminges, au sud de la Haute-Garonne, entre le Gers et l'Ariège.
Il y vit entre sa ferme, au milieu de chèvres, lapins, canards, poules et coq - "j'ai un tracteur quand même" - et son café dans le village de Saint-Martory, où il anime La Verbothèque avec son association "Les amis du verbe".
"Ma campagne, c'est une grande communauté agricole. On ne demande pas aux gens d'être de gauche ou écologistes ou autre. C'est juste un modèle économique et communautaire", explique-t-il.
"Ici, il y a les troubadours, il y a une langue. On peut être cultivateur et cultivé", souligne l'artiste folk, tendance rustique.
Pour ses deux dates parisiennes, Dick Annegarn filera la métaphore champêtre jusqu'à la guitare qui l'accompagnera... de couleur verte, forcément.
(T.Brown--TAG)