Les Emmy Awards débutent avec "Shogun" en grande favorite
Les Emmy Awards ont débuté dimanche à Los Angeles, avec la fresque sur le Japon féodal "Shogun" et ses 25 nominations en grande favorite: elle est largement pressentie pour devenir le premier feuilleton non anglophone à remporter le prix de la meilleure série dramatique.
"Nous n'avons même pas remis un seul prix ce soir, et pourtant, Shogun est déjà entré dans l'histoire des Emmys", a souligné l'acteur Daniel Levy, en ouvrant la 76e cérémonie aux côtés de son père Eugene.
Produite par la chaîne de Disney FX, la série a raflé 14 prix dans les catégories secondaires avant même la cérémonie de dimanche. Ce qui fait déjà de "Shogun" la série dramatique la plus récompensée pour une seule saison.
L'adaptation du roman de James Clavell, best-seller des années 70 qui explore les luttes de pouvoir féodales au Pays du Soleil Levant, a fait un tabac aux Etats-Unis malgré ses nombreux dialogues sous-titrés.
"Shogun" est le deuxième feuilleton non anglophone nommé dans la catégorie meilleure série dramatique, après la série sud-coréenne "Squid Game" il y a deux ans.
Au-delà de la récompense reine, les acteurs Hiroyuki Sanada et Anna Sawai devraient aussi être primés.
- "The Bear" débute bien -
La principale rivale de "Shogun" pour succéder à la saga "Succession", qui dominait outrageusement les Emmy Awards chaque année, est l'ultime saison de la série "The Crown", de Netflix.
La conclusion de cette saga sur la famille royale britannique a reçu un accueil critique mitigé mais a permis à Elizabeth Debicki de remporter le meilleur second rôle féminin, grâce à son incarnation de la princesse Diana.
Côté comédies, "The Bear: sur place ou à emporter" domine les nominations pour la deuxième année consécutive, avec un record de 23 catégories.
La soirée a bien débuté pour cette plongée épuisante dans l'arrière-cuisine d'un restaurant de Chicago, dont la deuxième saison suit la mue en établissement en quête d'une étoile.
Son interprète principal Jeremy Allen White a remporté le prix du meilleur acteur. Son acolyte Ebon Moss-Bachrach, autre chef cuisinier du feuilleton, a été élu meilleur second rôle masculin.
Les thèmes pas franchement rigolards - le deuil, l'addiction, la mort - de la série provoquent régulièrement des débats sur sa nature. Une controverse à laquelle Eugene Levy a fait un petit clin d'oeil.
"Certains d'entre vous s'attendent peut-être à ce que nous fassions une blague sur la question de savoir si +The Bear+ est vraiment une comédie, mais dans le véritable esprit de +The Bear+, nous ne ferons aucune blague", a-t-il ironisé.
Parmi la concurrence, "Hacks" de HBO devrait permettre à Jean Smart de rafler des prix d'interprétation, pour le duo improbable qu'il forme avec Hannah Einbinder et qui montre la relation entre une gloire vieillissante du stand-up américain et une jeune humoriste chargée de renouveler ses blagues.
- La sensation "Mon petit renne" -
Dans la catégorie meilleure mini-série ou anthologie, c'est la série Netflix "Mon petit renne" qui domine les pronostics.
Présentée comme une "histoire vraie" par son créateur, le comédien écossais Richard Gadd, elle a engendré une polémique: une Britannique qui aurait inspiré le personnage de la harceleuse a été traquée sur les réseaux sociaux et a porté plainte contre Netflix pour diffamation. Elle réclame 170 millions de dollars de dédommagement.
L'acteur écossais fait face à deux poids lourds pour le prix d'interprétation: Andrew Scott pour "Ripley", adaptation en noir et blanc du célèbre roman de Patricia Highsmith ("Le talentueux M. Ripley"), et la star de "Mad Men", Jon Hamm, pour "Fargo".
(K.Jones--TAG)