Netflix en grande forme avec 260 millions d'abonnés et du catch en direct
Netflix démarre 2024 en grande pompe après avoir gagné plus de 13 millions d'abonnés supplémentaires pendant la saison des fêtes, soit plus de 260 millions d'abonnés en tout dans son escarcelle, et un investissement ambitieux dans le sport en direct.
La plateforme "s'impose comme leader incontesté dans la guerre du streaming", a réagi mardi Ross Benes, analyste d'Insider Intelligence, après la publication des résultats trimestriels de l'entreprise.
"Netflix a dépassé les attentes en ajoutant 13 millions d'abonnés dans le monde, dont près de 3 millions sur le marché nord-américain, où le public est le plus saturé", a-t-il ajouté.
Le groupe californien, qui avait déjà gagné près de 9 millions d'abonnés pendant l'été, doit notamment cette croissance spectaculaire à sa politique plus stricte en termes de partage des mots de passe entre utilisateurs et à son abonnement moins cher avec de la publicité.
"Nous en sommes à 23 millions d'utilisateurs mensuels actifs" de cette formule, s'est félicité Greg Peters, codirecteur général, lors d'une conférence téléphonique. En novembre, Netflix en avait annoncé 15 millions.
"La croissance des abonnés grâce au nouveau règlement finira par s'estomper", a noté Ross Benes.
Mais, selon lui, le pionnier du streaming "prévoit de soutenir la demande de son public en poursuivant ses ambitions dans la programmation en direct".
"L'obtention des droits de diffusion de WWE Raw montre que Netflix prend ce sujet au sérieux", a souligné l'expert.
L'entreprise a en effet annoncé mardi matin avoir passé un accord de diffusion sur dix ans avec la ligue professionnelle américaine de catch WWE, moyennant 5 milliards de dollars.
- Nouvelle activité publicitaire -
Elle remporte ainsi à partir de 2025 aux Etats-Unis l'exclusivité de "Raw", l'émission phare de la WWE qui figurait l'année dernière parmi les meilleures audiences du câble américain.
"C'est le cœur de notre vision pour le sport, centrée sur la dramaturgie", a déclaré Ted Sarandos, codirecteur général de Netflix. "Cela représente 52 semaines de programmation en direct chaque année et cela s'inscrit dans nos ambitions pour le plus de direct".
Le catch doit aussi contribuer à la nouvelle activité publicitaire du groupe, et "cela fournira une justification supplémentaire pour augmenter les prix des abonnements à l'avenir", a estimé Ross Benes.
Wall Street a salué ces bonnes nouvelles: Netflix prenait plus de 8% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.
Le pionnier du streaming a réalisé 8,8 milliards de dollars de chiffre d'affaires au quatrième trimestre (+12,5% en un an), dont il a dégagé un bénéfice net de 938 millions de dollars, un peu en-dessous des attentes des analystes, mais largement supérieur aux 55 millions de la même période l'année précédente.
Et il a de grandes ambitions pour le trimestre en cours, pariant sur une croissance de 13%, soit plus de 9 milliards de dollars de revenus, et près de 2 milliards de bénéfice net.
"Cela semble difficile à croire, mais il y a des centaines de millions de foyers qui pourraient s'abonner à Netflix et ne l'ont pas encore fait", a plaisanté Greg Peters. "Nous devons les conquérir".
- Squid Games revient -
En fin d'année, les saisons finales de séries comme "Sex Education" ou "The Crown" ont attiré les foules, tout comme "Berlin", une série dans l'univers de la série à succès "La Casa de Papel" ou encore "Squid Game: The Challenge", une émission de télé-réalité inspirée de la série sud-coréenne phénomène "Squid Game".
Celle-ci revient d'ailleurs sur la plateforme en 2024 avec une nouvelle saison, aux côtés de "Bridgerton" et "Emily in Paris".
"Malgré les grèves de l'année dernière qui ont repoussé le lancement de certains titres, nous avons une programmation conséquente et audacieuse pour 2024", a assuré le service de vidéos en ligne.
La production de films et séries a été paralysée pendant six mois aux Etats-Unis par une grève historique des scénaristes et des acteurs, qui a pris fin en novembre.
Les principales plateformes de streaming ont cependant assuré que l'impact de ce double mouvement social serait limité pour elles, d'autant qu'il leur a incidemment permis de faire des économies.
La marge opérationnelle de Netflix est ressortie à 20,6% pour l'ensemble de son exercice 2023, supérieure à ses prévisions, alors que Disney+ cherche toujours comment parvenir à la rentabilité.
De quoi permettre au groupe de Los Gatos de s'étendre encore sur d'autres terrains du divertissement déjà bien occupés par ses concurrents, comme le sport.
Le vétéran du streaming était jusqu'ici restée relativement en retrait de la course aux droits de diffusion d'événements sportifs.
(Y.Harris--TAG)