La vie en détention de Lelandais, entre lectures bouddhistes et Facebook
Nordahl Lelandais a évoqué mercredi devant la cour d'assises de l'Isère sa vie en détention où il "lit beaucoup l'enseignement du Dharma", reconnaissant s'être récemment procuré un téléphone portable lui permettant d'accéder à Facebook.
"Je suis déconstruit et j'essaie de me reconstruire, d'avancer, j'essaie de comprendre, je ne veux plus être la personne que j'étais avant", a-t-il déclaré lors de son examen de personnalité.
"Je lis beaucoup sur l'enseignement du Dharma, le bouddhisme. Ça peut paraître anodin, ça apprend à comprendre ou du moins à accepter ses colères", a poursuivi l'ancien maître-chien de 38 ans, jugé depuis lundi pour l'enlèvement et le meurtre de Maëlys De Araujo, huit ans, dans la nuit du 26 au 27 août 2017.
Nordahl Lelandais a été submergé par l'émotion quand la présidente a rappelé son incarcération en Unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) entre le 16 février 2018, deux jours après avoir reconnu avoir tué "involontairement" la fillette, et le 12 juillet 2018.
Depuis, il est placé à l'isolement à la prison de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) en raison de la médiatisation de son affaire.
La petite cellule où il est incarcéré jouxte le mitard. Les détenus qui y sont placés considèrent "Lelandais comme leur télé, donc c’est les insultes", a-t-il déclaré.
"Vous avez deux permis de visite, votre mère et Mme G.", relève encore la présidente, notant l'abondant courrier reçu par l'accusé.
Elle s'étonne également de la somme de plus de 10.000 euros que cette femme, avec qui il a noué une liaison pendant sa détention, lui a versé au fil des mois.
"C'est pour faire des cantines" ou pour payer les communications téléphoniques depuis la prison, justifie-t-il, expliquant que les cadeaux (vêtements, chaussures) qu'elle lui a faits n'avaient pas été sollicités.
Se trouve-t-elle sous son emprise ? "Ce n'est pas moi qui suis allé la chercher", réplique-t-il.
Un téléphone portable a été récemment découvert dans sa cellule, a relevé la présidente. "J'ai eu plein de fois l'occasion d'avoir un téléphone, j'ai refusé plein de fois", a minimisé l'accusé, avant de lâcher: "J'ai créé un compte Facebook parce que j'ai accès à internet; c'est pas intelligent, je le reconnais".
Déjà condamné à Chambéry en mai 2021 à 20 ans de réclusion pour le meurtre du jeune soldat Arthur Noyer, Nordahl Lelandais encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de la jeune Maëlys.
(G.Gruner--BBZ)